Thursday, 28 May 2015

La vie atypique du Togo

Bonjour à vous tous !

Aujourd'hui nous avons eu une coupure d'électricité qui a duré 7h. A cause de la coupure la distribution d'eau a également été coupée, nous avons donc dû aller au puit pour chercher l'eau ! Encore une nouvelle expérience haha ! Mais sérieusement les coupures d'électricité sont permanentes, et c'est vraiment frustrant certaines fois, car celà nous bloque dans notre travail. De plus avec Julien nous avons acheté un ventilateur pour notre chambre, afin d'avoir un peu moins chaud. Et une fois de plus on réalise notre dépendance à l'électricité, car pas d'électricité = pas de ventilateur = il fait CHAUD !!

En ce moment je suis un peu mal foutu, j'ai un peu mal à la gorge, mal à la tête, je suis enrhumé, et la chaleur aux alentours de midi devient franchement insuportable, surtout en cas de coupure d'électricité. Je n'ai pas encore parlé de ce sujet dans mon blog, mais comme vous le savez sûrement, l'Afrique est le terrain de nombreuses maladies. De nombreuses épidémies circulent à cause d'une mauvaise hygiène de vie, elle-même liée au manque de moyens, lui-même lié à une direction du pays (dictatoriale) à mes yeux très mauvaise.

Içi les gens ne connaissent pas les poubelles, tout simplement parce que celà coûte trop cher à la municipalité d'en mettre en place. Ainsi ils jettent leurs ordures n'importe où, dans la rue par exemple. C'est une triste réalité de voir ça. Car le problème est partout ! En saison des pluies, l'eau, coulant en abondance, entraine ces déchets dans les rivières. Et l'eau de ces rivières, ultra polluée, est bue par d'autres habitants, et celà crée des épidémies telles que le Choléra, le Ver de Guinée, la Gale, ou la Dracunculose.

Par ailleurs l'Afrique noire héberge de nombreux insectes pas toujours sympathiques. L'un des pires est certainement le moustique ! Certains moustiques peuvent transmettre le paludisme, et je dois  prendre chaque matin un médicament pour éviter celà. Certains insectes ont un volume démesuré par rapport à ce que l'on voit chez nous ! On a vu un mille pattes de 1cm de large et 10cm de long, ou des fourmis trois fois plus grosses que chez nous. Apparement il y a un petit insecte içi qui fait très mal quand il pique (la même douleur qu'un scorpion apparement ! ) Je n'ai pas encore eu la chance de nourrir cette bestiole avec ma tendre chair de blandin, et entre nous je ne suis pas pressé haha !! C'est à la tombée de la nuit que les insectes sont les plus nombreux, on les voit certains soirs par dizaines, voler autours de l'ampoule.

Alors forcément quand on est un peu malade içi, ca fait toujours un peu peur. Plusieurs voyageurs que j'ai rencontré m'ont dit avoir eu le paludisme, ils ont fait un séjour de 3 ou 4 jours à l'hôpital. Mais je ne veux faire peur à personne hein ! Toutes ces personnes sont aujourd'hui en bonne santé ! En ce moment tout le monde est un peu mal foutu en fait, c'est un moment un peu difficile à passer...

Anne-Laure et Cindy, mes deux collègues belges, finissent leur stage dans une semaine, l'ambiance va changer, elles vont me manquer je pense.

Dans ce post je parle beaucoup des difficultés dans mon voyage, et il y a encore deux choses difficiles à gérer :
-Tout d'abord, la nourriture, qui se limite à des pâtes, du riz, de la semoule, ou de l'igname, le tout avec une sauce souvent identique. C'est bien un peu, mais je commence à saturer. Entre stagiaire on pensait s'acheter pleins de fruits locaux et tellement délicieux (ananas, mangues, bananes, fruits de la passion, papaye...) et en faire une grosse salade de fruit ! Le rêve absolu ! De temps en temps nous faisons une entorse à ce régime de féculents, et nous allons manger des plats plus sympas.

-Enfin, l'intimité, quasiment inéxistante. En plus de partager ma chambre avec Julien, j'ai beaucoup de mal à me trouver un moment au calme, où je sois sûr que je ne serais pas dérangé. On mélange la vie privée avec le travail, et même durant nos jours de congés nous voyons nos responsables. De plus les africains parlent très fort, donc on peut être réveillé tôt le matin par l'un d'eux alors qu'il nous reste deux heures à dormir. Le dimanche matin à l'occasion de la messe, l'église située juste à côté fait un concert qui dure 3h30, autant dire que la grass mat est à oublier ! Tous les jours à toutes les heures des gens passent, repartent, c'est épuisant à la longue, car on a pas vraiment de chez soi. Heureusement la moustiquaire qui protège mon lit (enfin mon matelas en mousse de 5 cm d'épaisseur ! ) fait de celui-ci mon petit endroit perso.

Nous européens n'avons pas les mêmes notions d'intimité ou de respect. Ce sont deux cultures différentes et j'ai certaines fois du mal à le supporter, et je ne suis pas le seul.

Autrement je me sens un peu reposé par rapport à ce que j'ai écris dans mon dernier post. Julien a reçu un mail d'une personnes connaissant bien les associations au Togo. Apparement le prix que nous payons n'est pas exagéré, et il ne faut pas se fier au salaire mensuel moyen par habitant que j'avais mentionné, car il ne représente apparement que 5% de la population. La majorité des gens içi n'ont pas de salaire, ils gagnent leur croûte en faisant des petits boulots, tout ou presque se fait au noir içi.
Toujours est-il qu'il faut faire attention avec l'argent, car c'est un sujet sensible, et il faut faire attention à nos affaires, car les vols sont fréquents.

Il y a également des choses assez marrantes içi, notament au restaurant. Tout d'abord, sur le menu que nous reçevons, environ la moitié des plats proposés ne sont pas disponibles ! Ensuite ce n'est pas choquant d'attendre 2h avant d'être servi ! Autant dire qu'il faut demander le plat à un moment où l'on a pas encore faim, sinon on risque d'avoir très très faim !! Cette longue durée s'explique par exemple, par le temps nécessaire à allumer le barbecue, ou par une coupure d'électricité. Enfin, les serveurs et cuisiniers commettent souvent des erreurs, servir du thé à la place du café par exemple^^. Dimanche dernier nous sommes allés à la piscine (quel bonheur) et avons demandé des crêpes au chocolat. Après 30 minutes d'attente, nous les avons reçues. Julien demande "est ce que vous avez des glaces?" Le serveur revient avec un verre rempli de glaçons. La bonne blague haha !!

Pour en finir sur ce looong post, en ce moment je travaille beaucoup avec Anne-Laure sur le projet de la carte touristique de Kpalimé. On tente de mettre tous les hébergements, restaurants, bars, banques, sites touristiques... sur la carte en essayant de rendre le tout le plus visible possible. Un sacré boulot !! Je crois que le travail le plus comique a été de mesurer un circuit touristique avec un ruban de 15 mètres. Au bout de 1750m on a arrêté car on en pouvait plus, la chaleur et l'humidité nous assomaient ! Après le départ d'Anne-Laure et Cindy, mon travail consistera sûrement à positionner les circuits sur la carte en indiquant les temps de trajets, les distances, et toutes les infos pratiques

Voilà voilà, c'est ça le Togo, c'est ça l'Afrique !!

A bientôt gros bisous à vous !

Saturday, 23 May 2015

Inconvénients du Togo

Bonjour tout le monde,


Weekend. Bon je vous avoue que je me suis déjà sentis mieux que ça, je suis un peu mitigé. Si il y a bien un problème qui touche le pays et ceux qui le visitent, c'est l'argent. En moyenne un togolais gagne environ 45 euros par mois. Et de jours en jours je me rends compte à quel point l'arrivée de visiteurs blancs dans leur pays est une source de revenus incroyable. Et certaines fois j'ai vraiment l'impression qu'on se paye ma tête.


Au sein de l'association je dois payer un loyer largement supérieur au salaire moyen içi. Le tout pour un confort, certe supérieur au confort moyen içi, mais franchement pas extraordinaire. Actuellement nous sommes 5 stagiaires, nous déversons donc chaque mois à l'association un montant égal à 27 fois le salaire mensuel moyen au Togo. Le tout, soit disant pour payer le loyer, les charges, la nourriture, la connexion internet. Avec mes collègues européens on a fait un calcul rapide, et on constate facilement qu'une (bonne) partie de cet argent rentre directement dans leurs poches.


En supplément ils nous demandent de payer nos déplacements, nos visites, même si elles entrent dans le cadre du travail. Et le plus ahurissant, c'est que nous payons certaines fois, sans le savoir, les déplacements, les visites, les repas, de nos propres responsables ! Pourquoi ? Soit-disant parce qu'ils n'ont pas d'argent. Je crois que c'est celà qui m'énerve le plus. C'est vraiment dégueulasse de faire ça et je suis déçu. Nous sommes tous stagiaires içi et avons besoin de notre stage pour nos études, nous ne pouvons donc pas nous permettre de faire n'importe quoi. Et les directeurs et présidents des associations, savent celà, certains en profitent.


Je dis celà pour moi, mais le problèmes est le même dans quasiment toutes les associations içi. C'est un véritable business içi, qui à mes yeux est plus destiné à enrichir certaines personnes qu'à développer le pays.


Je suis choqué içi lorsque j'entend que certains sites touristiques sont plus chers pour les blancs que pour les noirs, j'ai un peu le sentiment que derrière la sympathie des gens se cache l'ambition de m'arnaquer. J'ose espérer que tout le monde n'est pas comme ça...
Tout se monnaye içi, absolument tout, et l'argent est vraiment un sujet tabou auquel il faut faire très attention.
Bref c'est une belle désillusion que j'ai, et que je tiens à vous faire partager, même si celà ne me mets pas très à l'aise. Heureusement je ne suis pas tout seul dans cette situation et on en parle beaucoup entre nous. Ca devrait aller quand même.


Autrement ça va, la semaine s'est bien passée, c'est le premier week end que je passe au siège de l'association après mes séjours à Danyi et à Lomé. Je me repose et aujourd'hui il fait un tout petit peu moins chaud que d'habitude, un petit peu de vent, ça fait du bien.
J'espère que cette histoire d'argent ne va pas pourrir mon voyage içi. C'est vraiment triste de voir ce genre de problème. Ca dégrade un peu l'ambiance et ça me met en colère de voir qu'on est pris pour des cons (excusez le terme :) )


A bientôt, pour je l'espère de meilleures nouvelles. Là pour le moment j'ai besoin de digérer ça... Je vous embrasse tous !

Monday, 18 May 2015

Lomé, la capitale togolaise

Mes chers amis,


Jeudi soir dernier j'ai écris un petit message que je tiens à vous faire partager :


En ce moment j'essaye de dormir. Je n'y arrive pas. Les émotions de ce voyage me bercent et me transpercent. J'ai essayé de trouver le sommeil avec une petite musique douce, seulement celà rajoute à ma nostalgie d'être içi, au Togo, le sourire de l'Afrique. Et quel sourire !!


Je tiens à graver en moi ces moments que je vis, qu'ils demeurent une leçon pour ma vie entière. C'est pourquoi j'ai décidé d'écrire. Tant au niveau culturel, professionnel, humain, tout est très fort. Ce soir la pluie est tombée, comme de nombreux soirs. C'est la saison des pluies qui commence pour de bon. Entre nous, je suis plutôt content. La pluie rafraîchit et nous permet de dormir sans avoir trop chaud.
Içi, il m'arrive de me sentir en insécurité. Il ne m'arrive jamais de me sentir en totale sécurité. En revanche il m'arrive toujours d'être vivant, et de ressentir ce voyage le mieux possible. C'est une grosse contradiction qui se trouve en moi : D'une part le côté peu sécurisant et peu confortable de ce séjour (lié à la chaleur, aux conditions de vie très spartiates),  me presse certaines fois à rentrer en début juillet. Mais la magie des moments passés, des personnes rencontrées, des discussions, de l'atmosphère unique et relaxante, du sourire des gens, de leur humanité incroyable, de leur décontraction, leur simplicité, me font rendre compte à quel point je dois en profiter. Je suis arrivé au Togo il y a à peine deux semaines, et ces mots semblent confirmer à quel point je suis touché par ce pays.
Au seins de l'association, Cindy, Anne-Laure, Pauline, Tchéki et moi, vivons ensemble, dans un espace pas super grand. Pour le moment tout se passe bien. Demain, un nouveau français, Julien, devrait nous rejoindre au sein de l'Association. On partagera ma chambre déjà pas très grande. Avec le monde qui passe au sein de l'association, le bruit de la rue (içi les fenêtres n'existent pas, entre nous ça servirait à quoi hein ??), le bruit causé par l'église, on ne se sent jamais vraiment au calme. Je rencontre tellement de gens içi que je ne me rappelle pas de tout le monde, encore moins de leurs noms (des noms africains bien sûr !). J'apprend donc la vie en communauté, et pour l'instant ça se passe très bien !!


Et ce lundi soir, allongé sur mon matelas inconfortable à tenter avec difficulté d'obtenir un bout de connexion internet, je continue à écrire. Nous venons d'essuyer une averse digne d'un 18 mai, marquée comme souvent par une coupure d'éléctricité. Julien nous a rejoint vendredi matin, il est très sympa et je suis très impressionné de son aisance pour ses premiers jours au coeur de l'Afrique. Peut-être est-il un vrai africain dans l'âme ? Nous partageons la même chambre, si bien que je dois m'adapter à une intimité réduite.


Ce weekend, nous sommes allés à Lomé, la capitale du Togo. Samedi nous avons visité le grand marché de Lomé. Cette visite me laissera un goût un peu amer, car étant blancs, tous les commerçants nous agripaient pour nous inciter à acheter. Exactement ce qu'il faut pour ne pas me donner envie d'acheter ! Ensuite nous avons voulu visiter le marché des fétiches, sauf que nous avons fait demi-tour à cause du prix de visite trop élevé. Le soir nous sommes allés au bar, j'ai bu mon traditionnel youki agrume, et j'ai été assomé par le bruit de la musique beaucoup trop forte. Retour à l'hôtel à 3h du matin.


Le lendemain, nous nous sommes éloignés de Lomé, et en pirogue nous avons traversé une partie du Lac Togo, dans un cadre authentique ! Arrivés dans le très beau village de Togoville, nous avons découvert la culture Vaudoo, caractérisée par des fétiches (des sortes de poupées à l'aspect repoussant (désolé pour eux !) et des arbres "habillés" au niveau du tronc. Notre cours séjour s'est clôturé par une baignade sur la côte atlantique !


Il se trouve que les togolais sont de très mauvais nageurs, ils ont peur de l'eau. Apparement 75% d'entre eux ne savent pas nager, et les accidents sont fréquents. En admirant le front de mer avec une vue, au large, sur la multitude de cargos et paquebos, j'ai eu peur de me baigner car la mer semblait vraiment agitée. Au final, après avoir subi l'assault violent des vagues, nous avons réussi à les dompter. Il y avait du monde sur le littoral, mais quasiment personne ne se baignait. Cindy, Pauline, Anne-Laure et moi-même étions quasiment les seuls à le faire. Les gens rigolaient lorsqu'une vague nous faisait tomber. Nous étions tous hilares !! :)


Au final j'ai plutôt apprécié la visite de Lomé. Seulement, je pense que c'est la dernière ville où je souhaiterais vivre plus tard. Il y fait plus chaud qu'à Kpalimé, et certaines zones ne sont pas forcément très sures. On y sent la pauvreté, mais une vie incroyable, un peu comme une immense fourmilière qui ne s'arrête jamais.


J'espère que la France va bien ? Je vous embrasse tous, j'espère que vous vous portez bien !
A plus :)

Monday, 11 May 2015

Un week end hallucinant à Danyie

Bonjour à tout le monde,


Le Togo est un pays tellement extraordinaire !! Il y a tellement de choses à dire. Ca ne ressemble à rien de ce que j'ai pu vivre jusqu'à présent. Alors voyons, par où commencer ? Allez, je me lance :


Quasiment toutes les personnes que j'ai croisé jusqu'à présent sont soit sympas, soit super sympas. Mais bruyante aussi. Pendant que j'écris ces mots, tous le monde parle en Ewe (la langue locale) dans la pièce principale, si bien que je ne comprend rien. La vie içi semble un peu irréelle, j'ai l'impression d'être dans un autre monde, et que ma vie d'étudiant fait partie d'une autre vie.


Certains  togolais que j'ai rencontré m'ont demandé ce que je pensais du Togo (ou plus généralement l'Afrique). Je leur répondais ce que je ressentais : Içi, tout se fait au feeling, les gens vivent au présent, ils vivent leur vie comme ils peuvent. On sent une grande pauvreté dans beaucoup d'endroits, mais les gens se respectent, ils communiquent, et se connaissent tous. Beaucoup vivent dehors en permanence, sur le bord de la route, à attendre qu'un client achète les rares produits proposés. Et ce, souvent en pleine chaleur. La vie est difficile, quand on voit des images ou des documentaires sur l'Afrique, ou lorsque l'on entend des récits de voyageurs, on ne réalise pas forcément ce que c'est, car ce qui me marque le plus, c'est l'ambiance générale, l'athmosphère qui règne, très difficile à décrire.


Une autre chose qui me marque beaucoup, c'est le côté très basique de la vie içi. Les problèmes ne sont pas les mêmes. En Europe, lorsque nous n'avons plus d'eau chaude dans notre maison, on aime bien raler, grogner parce qu'on à froid, et ensuite on appelle un plombier qui vient avec tout son attirail d'outils afin de réparer.
Au Togo, l'eau chaude n'existe pas (sauf peut-être pour les gens riches). Avant de raler sur la température de l'eau, les africain se demandent d'abord s'ils ont de l'eau, tout simplement. Et s'ils n'en ont pas, au lieu de raler, ils sauront faire ce qu'il faut pour en trouver. Et celà n'est qu'un exemple parmis tant d'autre !
Je réalise içi le confort incroyable que nous avons en Europe. Içi les gens n'ont jamais vu de leurs propres yeux certains objets de notre quotidien (un ascenseur par exemple !). Bizzarement les togolais, bien qu'ayant de nombreux problèmes dans leur vie quotidienne, semblent se plaindre moins que nous, français, qui aimons nous inventer des problèmes avec notre confort. Ces africains ont beaucoup de choses à nous apprendre. A mes yeux le confort ne rend pas forcément plus heureux.


Autre chose, içi les gens ne craignent pas le regard des autres. Ils vivent pour eux, comme ils veulent. J'étais au bar il y a deux jours, et c'était vraiment sympa. Pendant que je buvais mon yukki (une boisson locale aux fruits et délicieuse) je voyais des gens danser sur la petite scène. L'un d'eux avait gardé son casque de moto, et tout le monde dansait à son rythme, comme bon leur semblait. J'ai adoré.


Autrement les enfants aiment appeler les blancs qu'ils voient ! Il crient "yovo, yovo !" en Ewé ce qui signifie "blanc blanc" et nous font des signes de la main. Sympa ! :)


Concernant la gastronomie, disons qu'il y a du bon et du moins bon. Tout d'abord, l'eau n'est quasiment jamais potable et doit absolument être filtrée avant d'être bue. Les togolais sont habitués, donc ils boivent de l'eau non filtrée. Seulement nous, européens, habitués à de la nourriture ultra désinfectée en permanence, tomberions malade à boire celà. On achète souvent des "pure water", une eau potable fraiche en sachet. Celà coûte 25 FCFA (soit environ 4 centimes d'euros). Et quand on veut se faire plaisir, un yukki bien frais me fait toujours un bien fou !!
Les togolais aiment manger de la pâte ou du fuffu, une sorte de pâte-purée d'igname ou de mil qu'ils mangent avec une mixture gluante et pas très alléchante. Pour le moment je n'ai pas vraiment essayé.
Avec mes camarade franco-belges, nous restons sur des plats très simples (pâtes, riz, semoule, haricots...) Içi les gens mangent tout, des os des poulets aux arrêtes des poissons, en passant par -apparement- de la craie (c'est ce qu'on m'a dit). Un autre monde je vous dis^^ !!!


Concernant le travail au sein de l'association, disons que le rythme n'est pas vraiment le même qu'en France, beaucoup plus relax. Il faut dire que la chaleur nous plombe et que nous avançons au ralenti.
Il se trouve que Kpalimé, la ville où je suis, n'a pas de carte touristique. La mission d'Anne-Laure (ma collègue belge) consiste donc à créer une carte touristique, donc rescenser les différents commerces, hébergements, lieux touristiques (nom, adresse, spécialités, prix...), pour ensuite les présenter sur sa carte. Pour le moment je l'aide sur ce gros projet. Dur car içi les rues n'ont en général pas de nom, et les comercants ne sont pas toujours disposés à donner leurs coordonnées, ils ne réalisent pas toujours que celà se ferait dans le but de les aider dans leurs activités.
Cette semaine je devrais, avec Coffa (le président de l'association) réaliser les circuits touristiques de Kpalimé et ses alentours. Coffa souhaite calculer le temps nécéssaire pour réaliser ces parcours, à pied et à moto. Il souhaite également mesurer la distance avec un ruban (je vous jure que c'est vrai !). On va crever à faire ça... Enfin bon je verrais bien.


J'ai déjà énormément écrit, seulement je ne peux pas arrêter ce post sans vous parler du weekend incroyable que nous venons de passer ! Samedi midi, moi, Anne-Laure, Cindy, Pauline (les 4 européens) ainsi que Tcheki, Gigabon, Messin, et Jumbo, sommes allés à Danyie, un peu plus au nord. Nous voyagions en moto, et chaque européen avait son pilote. Pour ma part j'étais avec Jumbo, plutôt sympa.
Içi, la moto se fait sans casque. Pour ma part je n'étais pas très à l'aise à l'idée de voyager sur ce type de véhicule, car je n'étais pas habitué. Pourtant, avec mon gros sac sur les épaule, j'ai pu le faire sans trop de difficultés. Içi les routes sont souvent abimées et pleines de trous. Ce qui rend la conduite assez dangereuse et sportive. Mais au Togo, ça ne semble pas poser beaucoup de problèmes aux gens. Après une bonne heure de route, nous sommes arrivés à Danyie sans encombre, les cheveux emmêlés par le vent et un peu sonnés par le trajet. Nous avons posé nos affaires dans une toute petite maison composée de 3 pièces, constituant notre dortoir. Puis, encore à moto, nous avons pris la direction d'un monastère très connu au Togo. A côté de ce monastère se trouvait un petit sentier au milieu de la forêt équatoriale très impressionnante. Nous avons même vu des caféiers, trop bien !!


Puis nous sommes rentrés à notre logement, et sommes allés au bar, à l'ambiance festive et décontractée. Les étoiles nous dominaient, ce fut un très belle soirée.


Et que dire du lendemain !! Les africains se lèvent très tôt, et à 5h du matin, on ne dormait plus à cause du bruit. Puis Gigabon rentre dans notre chambre et nous dit avec sa grosse voix et sont accent africain : "il est 7h35, debout !!" Après un petit déjeuner et une rencontre avec le chef du village (le sodabi à 9h30 du matin avait du mal à passer), nous sommes repartis en moto à Ipka. La route était plutôt dangeureuse à cause de ses virages, son dénivelé, et de ses énormes trous. Arrivés à Ipka nous avons fait une randonnée de 1h30 jusqu'à la cascade d'Ipka. Le chemin était très pentu, glissant, et la chaleur nous plombait. Arrivée à la cascade, magnifique et paradisiaque, nous nous sommes baignés, l'une des plus belles baignades de ma vie ! Le rafraichissement était total, quel bonheur !!


Puis nous sommes repartis, et de Ikpa nous avons pris la direction de Kpalimé. Après 30 minutes de route une pluie torrentielle nous a trempés jusqu'aux os, moi qui crevait de chaud 1h avant, j'avais froid ! Nous sommes ensuite rentrés sans encombre à Kpalimé, lessivés au sens propre et au sens figuré. Quelle belle aventure !!


Je ne pourrais pas mettre de photos sur le blog, je suis désolé, mon PC rame trop et je risque de péter les plombs à essayer. Je les rajouterais sur le blog à mon retour en France. Içi les coupures d'électricité sont fréquentes, et je préfère poster ce message avant qu'internet ne coupe. J'ai dû oublier de dire certaines choses, mais ce séjour est tellement riche qu'on ne peut pas donner tous les détails.


Je vous embrasse tous, et vous souhaite une belle soirée !!


A très bientôt !!



Monday, 4 May 2015

Une arrivée ultra dépaysante !!

Bonjour à tous,


J'ai tellement de choses à dire, tellement le voyage est dépaysant !! Mais allons dans l'ordre des choses, autrement je risque d'oublier certains détails.


Samedi dernier à 12h27, j'ai pris le train de la gare du Mans pour me rendre à Paris Montparnasse. J'ai ensuite pris un car Air France pour me rendre à l'aéroport d'Orly Sud. De là un avion Royal Air Maroc m'a transporté jusqu'à Casablanca. Après 5h d'escale, un autre avion de la même compagnie m'a emmené à Lomé, après une courte escale technique à Cotonou, la capitale du Bénin. Cette partie du voyage s'est faite sans le moindre problème, avec peu d'éléments importants... Bien sûr j'étais stressé de la nouvelle vie qui m'attendait, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Je m'attendais à un dépaysement total, j'ai été servi !!


Arrivé à Lomé (la capitale du Togo) à 5h10 du matin, la température était de 28 degrés, et l'air assez humide. Après avoir passé la douane, avec vérifications du visa et du carnet de vaccination (le vaccin contre la fièvre jaune est obligatoire avant l'arrivée au Togo), j'ai passé le contrôle de sécurité, où ils ont été très surpris par les crayons que j'emmenais avec moi. En réalité c'est une banque française qui m'a fourni ces crayons, que j'ai emmené pour donner en tant que cadeaux pour les enfants, celà en plus de petites calculatrices, de lunettes de soleil, et de livres pour enfants.


Passé cette fameuse douane, Codjie Coffigan, le président de l'association CIR Togo, où je passerais mes deux mois, m'attendait avec Gentil, le représentant de CIR Togo à Lomé, ainsi que le chauffeur d'une voiture louée. Nous sommes allés dans la banlieue de Lomé, chez Gentil, le temps que je me repose un peu du voyage, que je discute avec le président de l'association, et que je prenne un petit déjeuner. Arrivé chez Gentil, le dépaysement était déjà total. Au bord d'une route en terre de couleur orange, les habitations en bois, en parpaing, se succèdent,  avec de la végétation verdoyante partout. Un vrai bordel organisé. C'est la belle et authentique Afrique comme je me l'imaginais. Au final c'est difficile de décrire les lieux, car pire que les lieux, c'est l'ambiance qui est complètement différente. Les gens vivent dehors en permanence. Pour l'instant je n'ai pas encore eu la présence d'esprit de prendre des photos, j'espère qu'une fois prises je pourrais les charger sur le blog sans trop de problème.


Après deux heures de repos mérité, avec Codjie Coffigan (que nous appelons Coffa), nous sommes allés au siège de l'association, basé à Kpalimé, ville située à environ 120 km. Avec mon gros sac de 15kg sur les épaules, nous avons marché au milieu de la route, il faisait chaud, une chaleur à laquelle je dois encore m'habituer. Arrivés sur une route goudronnée et très passante, Coffa me dis qu'on devra prendre une moto pour aller jusqu'à la voiture, autrement on fatiguera trop à marcher. Il interpelle deux motos sur la route, et demande aux conducteurs de nous emmener jusqu'à la voiture. Ce fut très rapide, et une minute plus tard, avec mon gros sac à dos sur les épaules, je voyageais sur une moto, autant dire que sur le coup j'ai un peu flippé !! Au final içi, tout le monde fait ça pour se déplacer, et les conducteurs des motos gagnent à chaque fois un petit pécule.


Arrivé à la voiture, je m'apperçois qu'il s'agit en fait d'un arrêt de taxis. Le chauffeur du taxi attend que sa voiture soit pleine pour se déplacer. Environ 20 minutes plus tard, nous étions 7 dans la voiture, en direction de Kpalimé. Et j'ai découvert la conduite au Togo.
Déjà en Turquie, j'avais pu admirer la conduite très différente de la France. Au Togo, c'est du grand n'importe quoi ! Bon, en général, tout le monde roule dans le même sens, à droite, c'est déjà bien. Bien entendu les limitations de vitesse ne sont pas plus respectées que les feux tricoles, içi on passe régulièrement au rouge. Et lorsqu'il y a une intersection, disons qu'on fait au feeling, on voit comment ça se passe. Les doublements se font au feeling, la route est à tout le monde, aux voitures, aux vélos, aux motos, aux piétons, aux animaux... C'est vraiment impressionnant,  et assez flippant !!


Arrivés au siège de l'association à Kpalimé vers 10h du matin, j'ai rencontré plusieurs personnes, comme Tcheki, le directeur de l'association, ainsi que plusieurs autres membres jouant différents rôle au sein de l'association. J'ai également fait la connaissance de trois filles stagiaires européennes, Anne Laure et Cindy (belges) et Pauline (française). Tout le monde est très sympa, l'accueil fut très chaleureux, j'étais complètement déboussolé hier à mon arrivée !! Après avoir sympathisé avec certaines personnes, j'ai dormis un peu, j'ai mangé, puis nous sommes allés à la piscine !! Quel bonheur !! Une piscine !! Moi qui crevait de chaud et qui n'arrivait pas à me rafraîchir, je peux vous dire qu'il n'y a rien de mieux qu'une bonne vieille beignade !


Puis de gros nuages sont arrivés, et nous avons essuyé une grosse averse. L'air se rafraichissait, ça faisait vraiment du bien ! Nous sommes rentrés au siège de l'association, puis Tcheki m'a emmené en centre ville, dans un bar. La tradition veut que chaque stagiaire se fasse baptiser. Içi celà consiste à boire cul sec un petit verre de sodabi, la boisson togolaise. C'est un alcool fort à 45 degrés. Moi qui ne suis pas fan d'alcool, j'avais la gorge brûlée, mais au final tout s'est bien passé, je suis maintenant baptisé !!


Ce matin Tcheki m'a fait visiter Kpalimé, nous avons rencontré plusieurs commerçants et associations, tous très chaleureux et ravis de me rencontrer. Tous me disaient "bonne arrivée !" ce qui signifie "bienvenue". Les togolais parlent le français mais parlent une autre langue entre eux. Içi à Kpalimé, ils parlent l'"éwé". Tcheki m'a dit parler quatre langues togolaises, en plus du français et un peu l'anglais. Moi qui galère à être bilingue, je me sens bien ridicule face à une telle diversité de languages !


Puis cet après-midi j'ai eu une réunion avec Coffa et Tcheki. Ils m'ont expliqué les caractéristiques de l'association, et m'ont parlé des différentes missions à réaliser durant ces deux mois. Tout semble clair à mes yeux, pour l'instant je prend la température du lieu (au sens propre et figuré), je tente de m'adapter au mode de vie togolais, ce qui est loin d'être facile !! Que ce soit au niveau de l'alimentation, des transports, du travail, des conditions de vie, tout est tellement différents !! Mais c'est extrêmement enrichissant. J'ai deux mois devant moi pour réaliser à quel point la vie française est confortable, et pour relativiser sur nos motifs de mécontentement. Içi la vie est dure, les gens ont très peu d'argent, ils font comme ils peuvent. Mais ils ont clairement des choses à nous apprendre. Plus que celà, ce stage s'anonce très enrichissant humainement parlant. Et c'est exactement de celà dont j'avais besoin jusqu'à présent.


J'ai sûrement oublié des détails, j'ai écris comme ca venait, donc c'est peut-être un peu fouilli. J'ai tellement de choses dans la tête que je n'arrive pas forcément à tout exprimer clairement. Je garde une certaine appréhension sur l'avenir du séjour, ce qui est normal je pense. Les filles m'ont dit qu'au Togo, il vaut mieux ne pas se poser trop de questions, il faut vivre au présent, et faire les choses comme elles arrivent, vivre à son propre rythme, être détendu. Pour l'instant je fais ce que je peux haha !


Allez je vous dis à bientôt pour d'autres nouvelles, je sais que j'ai encore énormément de choses à découvrir et apprendre. C'est une vie de fou içi, une vie incroyable !!


A bientôt !!!

Saturday, 2 May 2015

C'est parti pour le Togo !!

Bonjour mes chers amis,

Voilà maintenant bien longtemps que je ne vous avais pas laissé de nouvelles. En ce moment, à l'aube d'une nouvelle aventure, j'ai envie d'écrire, comme si le vieil ami qui m'avait accompagné sur Aotearoa pendant un an, voulait aujourd'hui me revoir. En voyage, on fait tellement de rencontres extraordinaires !! Seulement notre esprit reste notre meilleur allié, et l'expression de cet esprit, par le biais de l'écriture, peut constituer un ami précieux.

La dernière fois que j'ai pris l'avion tout seul je m'en rappelle, c'était lors de mon voyage retour de Nouvelle-Zélande. Aujourd'hui, c'est à nouveau un grand jour. Non, je ne pars pas au bout du monde, c'est vrai. Je pars en Afrique, dans un pays que je ne connaissais pas il y a encore deux mois. Le Togo. On m'a dit que c'est un super pays, que les gens y sont super sympas, et que je ferais sûrement de belles rencontres. Je m'attache à ces paroles pour pallier mon stress et mon inquiétude.

Je sens que je vais être catapulté dans un autre monde, un monde disposant d'une culture que je ne connais pas du tout, un climat équatorial aux températures variant de 25 à 35 degrés. Et je dois avouer que ça, c'est assez flippant. Bon, au Togo on parle le français, à ce niveau là je ne serais pas dépaysé. Mais moi qui préfère le froid à la chaleur, je me demande quelle drôle de bête m'a piqué pour que je me décide à aller là-bas. Mais bon, dans la vie je ne crois pas au hasard, et ce voyage m'apportera sûrement plus de choses que je ne pourrais le soupçonner.
Je viens de passer une année scolaire mouvementée, marquée par de très bonnes choses, mais aussi des moins bonnes. Je suis très fatigué moralement, et je compte sur ce voyage pour me dépayser complètement et prendre ainsi du recul sur tout cela.
Alors bien sûr je ne vais pas au Togo pour aller cueillir des jonquilles ou faire du tourisme balnéaire !! Je travaillerais dans une association basée à Kpalimé (la quatrième ville du Togo) et qui a pour mission le développement de l'écotourisme, ainsi que l'amélioration de la gestion des déchets, au Togo. Ce travail s'inscrit dans le cadre d'un stage que dois réaliser dans mes études (BTS Tourisme).
J'avoue qu'en ce moment, allongé dans mon lit, prêt à passer ma dernière nuit en France, je stresse, je me pose pleins de questions. Ca me rappelle vraiment un certain 1er Octobre 2012, le jour ou j'étais partis en NZ. Et tout comme le 1er Octobre 2012, une petite voix désagréable dérange mon esprit, et lui demande si je ne suis pas un peu taré d'aller la-bas.  Aussi désagréable soit-elle, cette petite voix a sûrement un peu raison haha !
Les bagages sont prêts, des produits anti-moustiques aux médicaments, en passant par les sandalles, le chapeau et les lunettes de soleil. Les vaccins sont à jour, le visa aussi, j'espère que tout ira bien.

J'aurais pleins d'infos à vous donner, tellement le pays semble étonnant. J'ignore encore quand je pourrais vous donner des nouvelles, j'ignore même si j'aurais le temps, la possibilité ou la motivation de le faire. Toujours est-il que j'ai été heureux de vous faire partager cet écrit.
A bientôt !